Un projet ambitieux pour un développement endogène et harmonieux

La Stratégie nationale de mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (SN-ZLECAf) représente une opportunité unique pour notre pays de renforcer les infrastructures structurantes. En effet, afin de promouvoir le développement des secteurs productifs et de consolider notre partenariat avec nos voisins, l’État mettra en œuvre des corridors commerciaux nécessitant des travaux d’envergure, incluant des autoroutes et des chemins de fer reliant les pôles de développement. Ces infrastructures faciliteront les échanges de biens et de personnes entre les pays de la sous-région.

Dans le but de repositionner le Sénégal comme première plateforme logistique d’Afrique de l’Ouest à l’horizon 2030, un nouveau plan de développement ferroviaire sera déployé, en complément du projet de hub aérien. Dans ce cadre, le développement des projets autoroutiers sera optimisé et poursuivi afin de relier le centre au nord, le nord à l’est, et le centre au sud, avec la création de relais logistiques. Parmi ces corridors, on peut citer :

•   le corridor commercial Dakar-Bamako ;
•   le corridor agro-industriel Dakar-Tambacounda-Ziguinchor ;
•   le corridor agro-industriel Dakar-Saint-Louis ;
•   le corridor minier Dakar-Tambacounda-Matam ;
•   le corridor céréalier de la vallée du fleuve ;
•   le corridor sylvopastoral.

En parallèle au développement des transports terrestres, les moyens de communication maritimes et aériens seront renforcés, avec la réhabilitation des aéroports de Cap-Skiring, Matam, Kédougou et Saint-Louis.

Dans chaque pôle de développement, une approche axée sur la création de « clusters » de production locale sera adoptée, permettant aux filières porteuses de se structurer et de devenir compétitives. Cela s’accompagnera de la mise en place de plateformes logistiques et de campus de formation (Agro Campus). Ces espaces de production de biens et services deviendront ainsi des pôles d’attraction, contribuant à réduire progressivement notre dépendance vis-à-vis de l’extérieur et à déconcentrer Dakar. La capitale se transformera alors en une ville culturelle, balnéaire et durable, où la végétation retrouvera sa place et où les horizons seront dégagés.

Le développement de ces zones nécessitera le renforcement des infrastructures énergétiques afin de réduire considérablement le coût de l’énergie, rendant ainsi notre industrie plus compétitive. À cet effet, le réseau gazier du Sénégal est en train de déployer un important projet de gazoduc reliant le Grand Tortue Ahmeyim (GTA) à Dakar sur 404 km, pour alimenter nos différentes centrales. Avec un mix énergétique composé à 30 % d’énergies renouvelables, le Sénégal entend renforcer la contribution des énergies éolienne, solaire et hydrogène dans la production nationale.

Le grand projet de transfert d’eau, l’un des projets phares de ce mandat, apportera une solution définitive aux problèmes d’accès à l’eau dans les plus grandes agglomérations, tout en permettant d’irriguer plus de 15 000 hectares de terres agricoles.

Tous ces projets structurants, déjà en cours d’élaboration, visent à assurer un développement durable, équitable et harmonieux d’ici à 2029.

Bakary Sega Bathily
Directeur Général – APIX