Notre pays fait face à plusieurs défis :
• Un modèle économique qui crée peu de valeur, avec une faible croissance du PIB par habitant (0,4 %).
• Une gouvernance qui freine le développement.
• Une population à faible productivité.
• Un modèle social inéquitable, avec le Sénégal classé 169e sur 192 en termes d’indice de développement humain (IDH).
• Un développement durable fragile.
• Un cercle vicieux d’endettement.
L’économie sénégalaise est dominée par le secteur des services, qui génère peu de valeur ajoutée. L’industrie montre une faible intégration des chaînes de valeur, et l’agriculture, qui emploie environ 60% de la population, reste peu attractive à cause du manque de sécurisation des investissements.
Pour relever ces défis, nous devons amorcer une transformation systémique pour bâtir une nation souveraine, juste et prospère, ancrée dans des valeurs solides. Cette transformation repose sur :
• Le renforcement de la souveraineté économique.
• Le développement de filières compétitives et de pôles régionaux.
• L’émancipation des populations.
Cette vision repose sur quatre piliers principaux :
1. Bonne gouvernance et engagement africain.
2. Capital humain de qualité et équité sociale.
3. Aménagement et développement durable.
4. Économie compétitive.
L’économie compétitive du Sénégal sera basée sur quatre secteurs stratégiques : l’agro-industrie, les industries extractives, les industries manufacturières et les services à valeur ajoutée. Un maillage territorial à travers des corridors et la création de huit pôles régionaux à forte vocation accompagneront ce développement.
C’est dans ce cadre que s’inscrit la convention signée entre l’APIX et l’ANAT le 5 juillet 2024, visant à promouvoir un développement territorial équilibré et inclusif.
Récemment, l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) a publié une note soulignant les disparités économiques entre les régions du Sénégal. Par exemple, Dakar concentre à elle seule 46,2 % de la richesse nationale, avec un PIB de 7 960,8 milliards de FCFA. Cinq régions (Dakar, Thiès, Diourbel, Saint-Louis, et Kaolack) génèrent 71,5 % du PIB national, laissant les neuf autres régions ne contribuer qu’à 28,5 %. Ces inégalités économiques freinent le développement harmonieux du pays.
Les causes de ces disparités sont multiples :
1. Concentration des infrastructures : Dakar, en tant que capitale, dispose de meilleures infrastructures (routes, ports, aéroports, télécommunications), facilitant les activités économiques et les investissements.
2. Centralisation des services : de nombreux services publics et privés, ainsi que les sièges des grandes entreprises, sont basés à Dakar, créant un déséquilibre en termes d’emplois et d’opportunités.
3. Accès limité aux financements en régions : les régions périphériques manquent souvent de financements et d’investissements, ce qui freine le développement des entreprises locales.
4. Faible diversification économique : certaines régions rurales dépendent principalement de l’agriculture, vulnérable aux aléas climatiques, tandis que Dakar et ses environs bénéficient d’une économie plus diversifiée (industrie, services, commerce).
5. Migration interne : la migration vers Dakar, à la recherche d’opportunités, accentue les disparités régionales.
Le référentiel “Sénégal 2050 : Agenda de Transformation” met en lumière ces déséquilibres et prône une répartition plus équitable des richesses. Pour y parvenir, il est essentiel de rééquilibrer nos secteurs économiques à travers l’investissement territorial et la formalisation de l’économie. La création et le développement des Zones Aménagées pour l’Investissement (ZAI) sont une réponse concrète à cette ambition. Ces zones doivent devenir des pôles stratégiques pour l’industrialisation et le développement économique du Sénégal.
Les ZAI visent à :
• Lever les contraintes liées à l’accès au foncier.
• Sécuriser les investissements grâce à des baux garantis par l’administration.
• Faciliter le financement des entreprises grâce à la sécurité foncière.
• Encourager la territorialisation des investissements privés.
• Créer des emplois locaux et lutter contre l’exode rural.
• Contribuer à la lutte contre l’immigration clandestine.
Le développement de ces pôles économiques exige une gouvernance adaptée, une répartition optimale des ressources et une programmation rigoureuse des investissements publics. Pour identifier les zones à aménager et attirer les investissements, nous suivrons plusieurs étapes clés:
1. Analyse du potentiel économique : évaluer les ressources naturelles et humaines disponibles dans chaque région, en cohérence avec les axes stratégiques de l’agenda de transformation.
2. Accessibilité des infrastructures : sélectionner les zones disposant des infrastructures nécessaires (transport, énergie, communication).
3. Intégration communautaire : privilégier les zones avec une forte intégration des communautés locales et peu d’emprises à libérer.
4. Potentiel de marché : cibler les zones à fort potentiel économique, notamment en termes de population et de consommation locale.
Ces étapes permettront de créer un environnement favorable aux investissements et de stimuler le développement économique des territoires.
L’État, à travers l’APIX et l’ANAT, s’engage à améliorer l’environnement des affaires au niveau local en collaborant avec les collectivités territoriales. Notre stratégie repose sur une promotion ciblée des potentialités locales, avec un marketing territorial adapté à chaque pôle économique. Nous rapprocherons les dispositifs d’appui au secteur privé des entrepreneurs, tout en créant des zones aménagées accessibles en termes de foncier et de financement.
L’APIX sera renforcée pour superviser le développement des ZAI, en assurant leur gestion selon les meilleurs standards internationaux. Ces zones seront conçues pour attirer des investisseurs nationaux et internationaux et pour positionner le Sénégal comme hub industriel et logistique de l’Afrique de l’Ouest, tout en générant des emplois qualifiés à grande échelle.