La Société Financière Internationale, en collaboration avec APIX S.A et la Banque Agricole, a organisé ce lundi 23 septembre un atelier consacré à une analyse approfondie de la réglementation et des produits financiers disponibles pour les Micro, Petites et Moyennes Entreprises (MPMEs) agricoles au Sénégal. L’objectif principal de cet atelier était de partager les résultats de l’étude diagnostique et de recueillir les contributions des parties prenantes afin de formuler des recommandations pour de futures initiatives en faveur du secteur.
L’étude met en lumière un déficit annuel de financement du crédit de campagne, estimé à 364 milliards F CFA, sans compter les besoins d’investissement pour la production agricole et le financement de la commercialisation. De plus, les transformateurs agro-alimentaires formels nécessitent 184 milliards F CFA pour combler leurs besoins financiers.
« Dans sa volonté d’assurer une croissance inclusive et d’opérer une transformation systémique, le gouvernement, en parfaite harmonie avec la vision de Son Excellence, le Président Bassirou Diomaye Diakhar FAYE, pour un Sénégal souverain, juste et prospère, a placé le secteur privé national au cœur du « PROJET » », a déclaré Bakary Séga BATHILY, Directeur Général de l’APIX, lors de son discours d’ouverture.
Bien que les MPMEs jouent un rôle crucial dans le renforcement de l’économie nationale, en particulier dans le secteur agricole, qui contribue à près de 15 % du PIB et mobilise environ 40 % de la population rurale, M. BATHILY a souligné que ces résultats sont en deçà de nos objectifs pour atteindre la souveraineté économique du pays.
M. BATHILY a également précisé que le « PROJET » ambitionne d’instaurer un modèle économique intégré, dans lequel l’agriculture sert de base, l’industrie prend le relais, et la finance est mise au service du développement.
De son côté, la Directrice Générale de la Banque Agricole, Madame Fatma Fall DIEYE, a affirmé que « la BNDE et la Banque Agricole s’emploient à résoudre cette problématique essentielle. En tant que banques à participation majoritaire de l’État, elles sont destinées à jouer un rôle clé dans l’appui aux politiques publiques, que ce soit dans le domaine de l’agriculture ou du financement des PMEs, à l’instar de la BNDE. Le Premier Ministre, lors du dernier Conseil interministériel, a d’ailleurs exprimé l’urgence de réactiver le pool bancaire.
L’IFC, quant à elle, a préparé un projet de diagnostic et de cadrage destiné à approfondir la compréhension du marché agricole sénégalais. Le Directeur Afrique des Institutions Financières de l’IFC a souligné les risques pris par les banques, tout en mettant l’accent sur la digitalisation des chaînes de valeur et sur la question du coût du financement.
L’atelier organisé par la Société Financière Internationale, en partenariat avec APIX S.A. et la Banque Agricole, a mis en lumière les défis majeurs liés au financement des agro-MPMEs au Sénégal. Le déficit de financement, estimé à plusieurs centaines de milliards de F CFA, souligne l’urgence d’une mobilisation concertée entre le secteur public, les institutions financières et les acteurs privés pour développer des solutions innovantes et adaptées.